Portrait

Le parcours de Bardol Migan est celui d’un artiste qui a choisi d’emprunter sans détour la voie de l’exigence et de l’audace. Né le 8 mars 1985, Bardol Migan est comédien et metteur en scène, diplômé d’une licence en jeu d’acteur à l’École Supérieure des Métiers d’Art et de Culture. Très tôt, il joint le théâtre à la promotion de l’humour à travers le festival NOUKIKO, confirmant ainsi sa volonté de faire dialoguer les arts vivants avec des publics variés.
Dès ses premières expériences, Bardol Migan se distingue dans des productions d’envergure. On se souvient notamment de sa performance remarquée dans La démocratie chez les grenouilles à Conakry, une pièce de Jérôme Tossavi mise en scène par la Canadienne Geneviève Blais. Cette apparition marque un tournant, l’imposant comme un acteur capable de porter des rôles exigeants.

Formé aux côtés des anciens, il a multiplié les collaborations avec des metteurs en scène prestigieux au Bénin, en Afrique et en Europe. Citons entre autres Tola Koukoui, Isidore Dokpa, Nicolas Houénou de Dravo, Patrice Toton, Dine Allougbine, Arsène Kocou Yemadje, Ousmane Ajedji, Didier Nassègandé, Bruno Thircuir (France), Aristide Tarnagda (Burkina Faso), Dieudonné Niangouna (Congo), Andrea Novicov (Suisse), Odile Sankara (Burkina Faso), Silvia Barreiros (Suisse), José Exélis (Haïti), Azzouz Ikram (Tunisie), Elemawusi Marc Agbedjidji (Togo) ou encore Bilia Bah (Guinée). Cette diversité d’univers enrichit son jeu et nourrit sa démarche artistique.
Son parcours se démarque également par des sélections uniques. Bardol Migan reste à ce jour le seul comédien béninois choisi pour jouer dans Nuits inachevées d’Aristide Tarnagda, présenté au Festival Univers des Mots. Cette reconnaissance internationale l’ancre dans une dynamique où l’exigence artistique est au centre de ses ouvertures culturelles.

À partir de 2020, il entame un travail de recherche plus personnel. À Parakou, il consacre une résidence de trois semaines à La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, aux côtés du metteur en scène tunisien Ali Yahyaoui et du musicien Padonou Landry. Ce passage vers le monologue révèle une facette plus intimiste de son art, marquant le début d’une trajectoire de metteur en scène.
Directeur de la compagnie Baobab Théâtre du Bénin, il multiplie depuis des initiatives louables pour la création et la transmission. Entre 2016 et 2018, il s’est formé comme stagiaire comédien au Laboratoire Élan des Récréâtrales à Ouagadougou, où il participe notamment à la résidence de création du spectacle Musika mis en scène par Odile Sankara. Ces expériences le conduisent aussi au Théâtre National du Bénin, où il intègre les deux premières promotions.

En 2019, il est sélectionné pour un stage suivi d’une création à l’École de la Comédie de Saint-Étienne, en France, avant de participer à la sortie de Gratte-Ciels et Démangeaisons de Tony Ouedraogo. Toujours fidèle au Festival Univers des Mots, il confirme sa place dans le réseau des grandes scènes francophones. Il joue également à la soirée Théâtre des NACC, un événement annuel organisé par l’ADAC Bénin, et participe à la présentation de la pièce Serenity Off aux côtés d’autres comédiens béninois.
Depuis 2020, Bardol Migan s’affirme comme une voix singulière de la mise en espace au Bénin. Son style, à la fois sobre et intense, met en valeur le texte autant que le geste, et fait dialoguer les disciplines. En parallèle, il fait partie des artistes les plus actifs du projet Trône de Béhanzin, une innovation culturelle initiée par Amir El Présidente avec le soutien de la Banque mondiale et de Sèmè City.

Son parcours témoigne d’une fidélité au théâtre comme espace de mémoire et de création, mais aussi d’une volonté de renouveler les formes scéniques.