TELLA KPOMAHOU : UNE PASSERELLE ENTRE LE BÉNIN ET LA SCÈNE INTERNATIONALE
ARTICLES - DERNIÈRE MISE À JOUR 15/06/2025

Dans le paysage culturel béninois, certaines figures brillent par leur constance, leur engagement et leur volonté de faire bouger les lignes. Ces derniers mois, à mesure que nous explorions les dynamiques actuelles du cinéma et des arts vivants en Afrique de l’Ouest, un nom revenait avec une régularité intrigante : Tella Kpomahou.

Actrice, comédienne, metteuse en scène, mais aussi fondatrice de l’association Wani-Ayo, cette artiste multiplie les apparitions sur les scènes internationales tout en initiant des projets structurants pour les talents africains. Son parcours, à la croisée des continents et des disciplines, nous a donné envie d’en savoir plus. Nous sommes donc allés à sa rencontre.

Une carrière entre passion, transmission et exigence

C’est au lycée, en Côte d’Ivoire, que Tella découvre le théâtre. « J’étais encore au lycée, à Abidjan, quand j’ai découvert mon amour pour le jeu. Tout est parti de là. » Une passion qu’elle poursuit en France dès 2001, où elle se forme et décroche rapidement des rôles majeurs. En 2003, elle est déjà au Festival d’Avignon dans un rôle principal.

Depuis, elle trace son chemin entre Afrique et Europe, jouant dans des films comme Après l’Océan, Il va pleuvoir sur Conakry, Le Crocodile du Botswanga, Canailles, ou encore L’angle mort. Mais pour elle, l’enjeu dépasse le jeu. Il s’agit aussi de transmettre.

En 2021, elle fonde l’association Wani-Ayo – un nom né de « Wanilo », qui signifie être cité en exemple, et « Ayo », la joie. L’objectif ? Former, connecter, structurer. « Nous voulons créer des ponts entre l’Afrique et l’Europe et mettre en place des formations, des mobilités et des ateliers professionnels. »

Wani-Ayo, c’est notamment :

  • Une grande mobilité au Festival de Cannes avec 16 cinéastes béninois.

  • Des formations en écriture, réalisation, production.

  • Des partenariats avec l’Institut Français, l’Ambassade de France, et d’autres.

Une voix qui inspire, malgré les défis

Derrière ces réussites, il y a aussi des obstacles. « Diriger une association n’est pas le cœur de mon métier. Mon métier, c’est d’être actrice. Et les activités de l’association sont énergivores », confie-t-elle. Les financements ne suivent pas toujours. « Il m’arrive de financer certaines actions sur mes fonds propres. »

Et pourtant, l’énergie est intacte. Aujourd’hui en formation à Los Angeles, Tella parle d’une véritable renaissance artistique. « Ce que je vis ici va transformer ma façon de jouer, de produire, de transmettre. » Une ouverture au monde qui nourrit ses projets futurs.

Aux jeunes femmes artistes, elle lance un message simple et fort :

« Osez rêver grand. La vie de famille et le cinéma ne sont pas incompatibles. Il faut écouter son cœur, se relever après chaque chute, et tracer son propre chemin. »

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